Enfant d’un couple de parents vietnamiens qui se sont rencontrés en Union Soviétique à l’époque de la guerre froide, Ngọc (Bi) Nguyễn est née à Moscou et a grandi à Hanoi. Ses parents, qui ne parlent pour autant pas un mot de français, la scolarise dès ses 3 ans au Lycée Français Alexandre Yersin, qu’elle fréquente jusqu’à l’entrée en seconde. À partir de ses 15 ans, elle a poursuivi ses études aux États-Unis, dans un internat dans le Connecticut, puis à l’Université.
De cette éducation si étrange, si culturellement mixée, empreinte de questions tout autant complexes et de réponses qui ne peuvent s’écrire avec des points ou sur des lignes droites, Ngọc en a fait un livre, un récit personnel et un concept sociologique dans lequel elle englobe des enfants comme elle, et qu’elle a nommés des « weird culture kids ».
Au delà de l’aspect très touchant et très profond des questions identitaires que se pose Ngoc, son concept de « weird culture kids » questionne à mon sens le poids encore massif des systèmes d’education occidentaux dans la fabrique des élites de demain, la concurrence entre modèles anglo-saxons et français, et la dépendance de millions d’élites globales par rapport à ce système. Le Vietnam étant dans une émergence plus récente, les jeunes vietnamiens sont sans doute moins « aguerris » que leurs voisins indiens ou chinois à ce parcours très codé.
Merci Ngoc de ce moment, je te souhaite de pouvoir ouvrir de belles conversations avec ta famille et les Vietnamiens !
EXTRAIT :
« La réponse "je suis vietnamienne" ne suffit pas à englober tout ce que je ressens. Je suis vietnamienne, mais j'ai vécu la plus grande partie de ma vie aux Etats-Unis, en Europe et en France »
Ngoc (Bi) Nguyen